« Mon chien de 3 ans éternue et a le nez qui coule épais d’un côté avec parfois du sang »
Plusieurs hypothèses peuvent être envisagées, parmi lesquelles une aspergillose naso-sinusale. Pour ceux qui souhaitent en savoir plus sur cette pathologie, on vous explique tout ici.
Une aspergillose : qu’est-ce que c’est et comment cela se manifeste ?
L’aspergillose est une maladie due à un champignon nommé Aspergillus Fumigatus qui parfois peut se développer dans la cavité nasale et/ou le sinus frontal. Cet envahissement peut être secondaire, à un corps étranger, un carcinome, une pathologie dentaire entre autre, mais également primaire, une baisse d’immunité locale étant alors suspectée.
Les chiens dolicocéphales (c’est-à-dire au museau long) mâles de 1 à 7 ans sont prédisposés. Ils présentent généralement des éternuements chroniques, un jetage nasal au départ unilatéral épais parfois hémorragique et une dépigmentation de la truffe assez caractéristique peut finir par apparaitre.
Associé à ces signes respiratoires, une atteinte de l’état général peut être parfois notée ainsi que des troubles neurologiques pour les formes avancées.
Comment la diagnostiquer ?
Plusieurs examens complémentaires sont parfois nécessaires au diagnostic de certitude d’une aspergillose.
Le premier examen réalisé est généralement le scanner de la tête. Lors d’aspergillose, le scanner met généralement en évidence une lyse (c’est-à-dire une destruction) des cornets nasaux. Il permet également de visualiser l’éventuelle atteinte des sinus frontaux et enfin de déterminer l’intégrité de la lame criblée qui sépare l’encéphale des cavités nasales.
Le scanner est généralement couplé avec une rhinoscopie qui permet de visualiser directement les placards aspergillaires et éventuellement de faire des prélèvements pour une mise en culture d’Aspergillus Fumigatus.
Enfin le dernier examen à notre disposition est la sérologie qui peut venir renforcer les examens précédents.
Comment la traiter ?
Les traitements antifongiques par voie orale (kétoconazole, itraconazole…) sont envisageables mais nécessitent des durées longues avec des pourcentages de réussites faibles de l’ordre de 50 %. Des effets secondaires sont parfois notés, en particulier une toxicité hépatique possible.
Actuellement le traitement de choix privilégié à la clinique vétérinaire de la Rivière est un traitement local consistant à débrider l’ensemble des placards aspergillaires au cours de la rhinoscopie et ensuite d’instiller une crème antifongique à base de clotrimazole. Plusieurs traitements sont parfois nécessaires à 15 jours d’intervalle mais le pourcentage de réussite augmente entre 70 et 100 % selon la sévérité de l’atteinte initiale.
Même lors de guérison clinique confirmée, un risque de récidive de l’ordre de 15 % est présent dans les 6 mois suivants.