Mon chien ou mon chat chez le dentiste ? Oui ! Tout comme chez l’Homme, nos chiens et nos chats souffrent parfois de leur bouche et de leur dents et il est important de les examiner régulièrement, à la recherche de douleur, de gêne, de problème qui pourrait être soigné. On vous fait ici un tour d’horizon des principales maladies bucco-dentaires les plus fréquentes chez les chiens et les chats.
La maladie parodontale
Comme chez l’Homme, la maladie parodontale est très répandue chez les chiens. Presque 80% des chiens de plus de 3 ans ont des formes plus ou moins avancées de parodontite.
La maladie parodontale résulte de l’attaque par des bactéries des tissus de soutien de la dent (qu’on appelle « parodonte »).
Dans la forme la plus classique, la gencive se rétracte et des poches parodontales se forment sous les gencives. La perte d’attache de la dent se mesure avec un instrument que l’on appelle sonde parodontale.
A ce stade , l’atteinte du tissu de soutien de la dent est irréversible.
Chez les Bichons et les Cockers, il existe une forme ulcérative de la maladie parodontale, qui est très agressive et douloureuse. Le traitement de ces formes particulières passe souvent par des extractions dentaires massives.
Fistule oro-nasale
Une fistule oro-nasale peut être responsable d’un jetage unilatéral, purulent ou hémorragique, ainsi que d’éternuements ou de toux, surtout lorsque le chien boit ou mange.
Voici Saltimbanque, un chien de 7 ans qui présentait un écoulement nasal unilatéral depuis plusieurs mois:
Dans les races petites et naines, une maladie parodontale avancée peut également causer une fracture de la mandibule, qui se produit généralement à un point de moindre résistance (en particulier au niveau d’une des racines de la carnassière mandibulaire).
Dents manquantes
Chez les chiens de petite race, les premières prémolaires ou les dernières molaires sont souvent absentes.
S’il manque une dent, une radiographie dentaire est nécessaire pour vérifier qu’une dent n’est pas présente sous la gencive.
Ces dents dont l’éruption n’a pas eu lieu peuvent être à l’origine de la formation d’un kyste: une masse molle peut alors apparaître au niveau du museau ou de la mandibule.
Dents surnuméraires
On peut également observer des dents en trop grand nombre sur la dentition de lait mais aussi sur la dentition définitive.
Cela est du à un problème héréditaire ou à la conséquence d’un mauvais développement dentaire. Les dents surnuméraires provoquent un encombrement dentaire ce qui entraine une malposition des autres dents et l’accumulation de tartre et de maladie parodontale. Il est donc important de les retirer.
C’est ce qui est arrivé à Sandro, dont voici une petite vidéo:
Anomalie de position
Les canines de lait ne tombent parfois pas chez les chiens de petites races. Cela provoque une malposition des canines définitives, qui n’ont pas la possibilité de prendre leur place normale. Cela provoque parfois des lésions du palais et des gencives, ou même des troubles de l’occlusion ou une déviation de la mâchoire.
Chez le Shetland ou les colleys, on voit assez souvent une malposition d’une ou des deux canines supérieure, qui basculent vers l’avant, c’est une « canine mésialée ».
Un traitement orthodontique s’il est possible est nécessaire pour redresser la canine et limiter les conséquences indésirables : maladie parodontale, déviation mandibulaire, lésions des gencives… Sinon, on procède au retrait de la canine mal positionnée.
Anomalies de structure de l’émail dentaire
Il arrive que l’émail dentaire soit de mauvaise qualité ou en quantité insuffisante. Les dents ont alors tendance à s’user trop rapidement.
Chez le chien, ces défauts peuvent résulter d’un problème pendant la gestation, (une infection subie par la mère), ou alors d’une maladie ou d’un choc jusqu’à l’âge de 4 mois.
Des carences alimentaires graves et des maladies générales (la maladie de Carré par exemple) peuvent altérer le développement de l’émail dentaire sur plusieurs dents, parfois même toutes les dents.
Lorsqu’une seule zone de l’émail est atteinte, on pense aux traumatismes dentaires provoqués par les jeux de mordant par exemple. Des radiographies dentaires de ces dents atteintes sont intéressantes pour évaluer les dégâts et prévenir les complications.
Caries
Contrairement aux humains, les caries sont peu fréquentes chez le chien. Les dents atteintes sont le plus souvent les carnassières et les molaires. L’affection attaque l’émail et la dentine et peut aller jusqu’à atteindre la pulpe, provoquant une nécrose de la dent.
Résorptions dentaires
Très fréquent chez le chat, la cause de ce phénomène de résorption est encore difficilement expliquée. La dent se détruit progressivement suite à un dérèglement des cellules qui la constitue. Jusqu’à 67% des chats de plus de 5 ans en souffrent.
Le processus mène à l’exposition des nerfs de la dent et est donc très douloureux, même si la grande majorité des patients ne montre pas de symptôme. Comme dans beaucoup de maladies, les chats se comportent en « grands dissimulateurs »! On sait pourtant que ces lésions dentaires sont douloureuses pour le chat…
La radio dentaire est indispensable pour diagnostiquer ces résorptions car dans 80% des cas, la lésion se situe sous la gencive.
Il n’existe malheureusement aucun traitement pour sauver la dent, mais le chat peut être soulagé de ses douleurs avec l’extraction de la dent atteinte. Les dents voisines, intactes, bénéficieront d’un milieu plus sain et seront donc moins à risque de se résorber par la suite.
Traumatismes dentaires
Certains chiens ont une coloration rose ou brune sur la partie terminale de la couronne de la dent: cela correspond à une affection de la pulpe dentaire: une inflammation ou une hémorragie pulpaire liée a un choc par exemple.
Dans certains cas, la coloration disparaît, montrant que l’inflammation a régressé et que la pulpe dentaire a cicatrisé. Si la coloration persiste ou s’accentue, des radiographies dentaires permettront de savoir si la pulpe dentaire est nécrosée. Une dévitalisation pourra alors être envisagée.
Chez le chien, les fractures dentaires concernent le plus souvent les carnassières et les canines. Suivant le degré d’atteinte de la dent, un traitement conservateur ou une extraction dentaire pourront être envisagés.