Votre chien prend de l’âge et se fatigue de plus en plus en balade ? Son aboiement est « bizarre », il tousse souvent quand il boit ? Récemment il a eu du mal à respirer après avoir couru ?
Il s’agit peut-être d’une paralysie laryngée. N’hésitez pas à lire cet article si vous voulez en savoir plus.
Qu’est-ce qu’une paralysie laryngée ?
Lorsqu’ils prennent de l’âge (généralement à partir de 9 ans), les chiens de grande race et de race géante peuvent être atteint de polyneuropathie qui peut toucher en premier les muscles du larynx. Le larynx est l’organe situé entre le pharynx et la trachée. Il a plusieurs rôles et il comprend les cordes vocales permettant l’aboiement. Lorsque votre chien mange, l’épiglotte ferme le larynx pour éviter que des aliments rentrent dans la trachée, appelé communément « fausse route ». Enfin, lors de l’inspiration, le larynx s’ouvre pour laisser rentrer l’air.
Larynx de chien, cordes vocales (flèches jaunes), cartilages aryténoïdes (flèches rouges)
Lors de paralysie, les cordes vocales ne vibrent plus correctement donc l’aboiement est modifié et les muscles du larynx ne peuvent plus l’ouvrir correctement à l’inspiration, entrainant une fatigue voire une détresse respiratoire caractérisée par un bruit anormal strident, appelé « stridor ». La paralysie peut toucher un seul côté ou être bilatérale, les symptômes étant plus marqués dans ce cas. Lorsqu’elle est secondaire à une polyneuropathie, les chiens peuvent présenter dans les mois ou les années suivantes, des troubles neurologiques sur les postérieurs et parfois un méga-œsophage.
Paralysie laryngée bilatérale
La paralysie laryngée peut parfois être secondaire à une autre pathologie que la polyneuropathie : myasthénie, maladie d’Addison, myopathie….
Enfin, bien que généralement acquise, elle peut être congénitale dans certaines races (Bouvier, Husky, Rottweiler, Dalmatien, Léonberg…) provoquant des symptômes avant l’âge de 1 an.
Bien que moins fréquent, le chat peut également être atteint de paralysie laryngée.
Comment la diagnostiquer ?
Lors de paralysie laryngée, la suspicion clinique est souvent forte surtout lors d’atteinte bilatérale. Elle peut être confirmée par une échographie du larynx mais l’examen complémentaire de référence est la laryngoscopie. Il permet de visualiser les mouvements d’adductions et d’abductions des cartilages aryténoïdes et donc de poser le diagnostic de paralysie unilatérale ou bilatérale. Une radiographie thoracique est généralement réalisée au préalable pour rechercher une bronchopneumonie par fausse déglutition fréquente lors de paralysie laryngée.
Echographie du larynx
Comment la traiter ?
Lors de forme clinique débutante, peu marquée, un traitement médical peut être proposé initialement. Il consiste à réduire l’exercice et les situations de stress, éviter tout surpoids, éviter l’exposition aux fortes chaleurs. Des corticoïdes peuvent également être prescrit pour diminuer l’œdème laryngé.
Lors de forme clinique avancée, le traitement médical ne suffit généralement plus et une prise en charge chirurgicale doit être proposée.
Plusieurs techniques ont été décrites mais actuellement la technique de choix est la latéralisation unilatérale du cartilage aryténoïde. Cette intervention permet de maintenir ouvert un des deux cartilages du larynx grâce à la mise en place de deux prothèses et donc facilite l’entrée de l’air évitant ainsi les détresses respiratoires aigües. La qualité de vie est jugée améliorée pour plus de 90% des propriétaires en post opératoire.
Aspect du larynx post-opératoire
Une des principales complications de cette intervention et l’apparition d’une pneumonie par fausse déglutition (dans 20 % des cas environs). Cette complication est augmentée en cas de méga-œsophage associé.